Résumé
|
Cette
ette
thèse a duré trois ans au sein de l’équipe I-CiTy
du Polytech’Lab, dans le cadre de la chaire d’entreprise
financée par
Suez-Environnement. Le travail de recherche a été
mené en collaboration avec la
Métropole Nice Côte d’Azur (MNCA) et l’Institut
Méditerranéen du Risque, de
l’Environnement et du Développement Durable (IMREDD). Le climat
méditerranéen
est connu pour offrir des conditions plutôt sèches et
chaudes. Le principal
obstacle à l’amélioration de la gestion des eaux
pluviales dans ces villes aux
conditions favorables est le nombre très peu élevé
de jours de pluie par an. Cependant,
des événements pluvieux récents ont surpris par
leur violence et par la
mortalité qui a pu en découler. L’exemple de
l’événement du 3 octobre 2015 sur
la Côte d’Azur est tristement célèbre. Avec 21
décès pendant un événement
extrême ayant duré deux heures, les autorités ont
pu prendre la mesure de
l’ampleur des risques encourus et des implications de la gestion du
pluvial.
Ce travail de
recherche sur la gestion du pluvial a
été conduit alors que les contours théoriques en
hydrologie, en hydraulique et
les outils et méthodes de calcul correspondants sont largement
développés et
utilisés dans le monde. Cependant, en parallèle, des
problématiques importantes
surviennent pendant les crises sans pouvoir être résolues
et des solutions
développées peinent à être
implémentées en pratique. En plus de cela, le
changement climatique en cours ne va pas faciliter les choses et les
événements
extrêmes devraient voir leur fréquence augmenter. Pour
noircir le tableau, les
moyens économiques locaux en France ne vont pas augmenter pour
aider les
communes et autres collectivités à s’attaquer au
problème. L’objectif de cette
thèse est de conduire une investigation des moyens à
disposition pour améliorer
notre connaissance locale des concepts en lien avec le pluvial pour
permettre
une modélisation efficiente. La méthodologie
proposée est composée de trois
étapes évolutives incluant :
1. Une analyse
approfondie des données topographiques
locales ;
2. L’évaluation
des interactions entre les écoulements de
surface et le souterrain ;
3. Une approche
intégrée permettant de modéliser les
inondations générées par la pluie en zone
urbanisée.
Les résultats
de l’étape 1 montrent que la donnée
topographique est essentielle pour la définition des chemins
d’écoulement et
impactent significativement les résultats de modélisation
hydrauliques. Ceci
conduit à l’étape 2 lors de laquelle on observe que les
débordements provenant
du réseau souterrain contribuent à l’inondation mais
seulement en partie. Les
volumes d’inondations générés par le ruissellement
de surface devraient être
inclus dans les modèles d’inondation. L’étape 3
présente une configuration
possible de modèle intégré permettant de mieux
représenter les processus réels
en jeu.
Cette
proposition d’approche du système de modélisation
devrait être envisagée en relation avec la
réalité des aspects pratiques de la
gestion du pluvial et des contraintes actuelles. Il est montré
comment des
actions complémentaires peuvent être mises en place pour
enrichir les
connaissances et la mémoire locales, permettant ainsi de mettre
en œuvre un
processus de modélisation mieux adapté et plus efficace.
Les besoins en travail
collaboratif et en éducation du grand public sont
soulignés. Finalement, des
recommandations pratiques sont données pour Nice et les villes
méditerranéennes
de même type, en lien avec la définition du risque
correspondant au couple
danger-vulnérabilité. Puisque l’occurrence
d’événements dangereux n’est pas
contrôlable et ne peut pas être empêché, le
contrôle du risque réside dans le
contrôle de la vulnérabilité, ce qui correspond
à l’amélioration de la
résilience urbaine aux inondations générées
par les fortes pluies.
|